PATRICK NOZE
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Patrick Noze
In memory of Grand Father , Andre Dimanche

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Andre Dimanche, in his school of art

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Sculptor, Andre Dimanche. with an American Tourist
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Andre Dimanche

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"Cou long" a style of elongating the neck  a method utilized by my Grand father, Andre Dimanche Haitian sculptor, who introduced the methods of anatomy at his school of art in Port-Au-Prince, Haiti.
My Father Robert Noze continued with the tradition sculpting figures with elongated necks carved from the Root of trees. I Patrick Noze benefited from growing around such talented individuals I became a sculptor, Painter and Portraitist. From time to time one can observe similarities in my work reflecting the work of Grandfather , and Father. Andre Dimanch
e and Robert Noze

Marie Michelle Dimanche

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ÉVOLUTION DE L'ART HAÏTIEN  

L'art en général, peinture, sculpture, architecture, musique et poésie, est un feu d'artifice dont chacun des éléments entre dans l'originalité du pays décrit.  Ainsi, pour faire ressortir l'importance de l'art primitif haïtien dans la vie du peuple haïtien, il est important d'en montrer les particularités.  Haïti, la première République Noire du monde et la deuxième République du Nouveau Monde, crée à travers l'influence de son art, une émotion qui nous mène à une longue réflexion.  Antoine Lebel disait que "tout ce qui se fait avec art se construit avec art".  Cette maxime sied bien à la multitude de talents montrés par les fondateurs de ce pays et qu'exposent les créateurs haïtiens par leur expression.

La peinture à elle seule revêt une part importante dans l'évolution sociale du peuple haïtien.  Malgré toute la tristesse qui engorge cette "Perle des Antilles", les tableaux des peintres nous démontrent la vigueur et la patience de ces êtres accablés par le poids du sous-développement.  L'intériorité et la sagesse de ce peuple se révèlent et se répartissent aussi dans la danse dont les racines africaines ne s'oublient pas grâce à la résonnance des tambours.  Ces derniers sont employés soit pour les danses folkloriques, ou dans les rites vaudouesques. 

Le principal tambour à cet effet,  l'ASSORTOR, reste l'âme des danses rituelles de cette religion primitive. Un poète haïtien, Franck Fouché disait "Nous avons un pays de danses et de chansons, de chansons et de danses, mais c'est toute notre âme, la chanson et la danse".  Il ne saurait mieux dire, car c'est par ces phases que passent la sensibilité, l'épreuve, la joie et la faim.  Au proverbe: qui dort dîne, j'ajouterais pour corroborer l'expression poétique de Fouché: qui chante et danse, dîne, et est heureux, sa souffrance s'apaise.  Il est difficile de percevoir la douleur qui accable ce peuple dont les années d'indépendance ont été quelque peu bafouées avec le temps.

Mais malgré tout, Haïti fait souvent bonne figure au niveau de l'art.  À Dakar, par exemple, en 1966 lors du premier Festival des Arts Nègres, la beauté et a joie de vivre, la passion et l'enthousiasme de ce peuple furent exprimés par la Troupe Nationale Floklorique de l'Office National du Tourisme.  Ajoutez à tout cela, la frénésie de ses carnavals dont la rivalité des chars allégoriques complète le charme.  La littérature haïtienne aussi est impressionnante.  Des poètes tels que Vilaire, Coicou, Roumer, pour ne citer que ceux-là, ont fait la gloire d'Haïti.  On a fait de la partie méridionale du pays le Berceau de la poésie haïtienne.

L'architecture et les motifs sculpturaux, l'élégance de certains boulevards causaient comme je le dis dans mon poème Beautés d'Haïti, une ruée vers ses richesses et ses beautés.  Si ces dernières ont été ternies, il me reste au moins un souvenir inoubliable d'une époque où l'art faisait partie intégrante de mon esprit en devenir.

Cette partie de mon enfance, je l'ai vécue avec une compréhension très précoce.  Encline à la curiosité, j'ai pu à l'instar de mes aînés, suivre de près l'art de mon père.  Et ce que j'en tirais, c'était la fierté.  Il débuta dans la sculpture très jeune, par pur hasard. En voyant que l'on brûlait un tronc d'arbre, il demanda qu'on le lui gardât.  Il vit dans les formes que montrait ce tronc d'arbre une femme qu'il allait baptiser AÏDA. 

C'est ainsi que muni de son canif, de machettes ou de couteaux comme outils, il allait entreprendre cette profession qui devint le gagne-pain pour la famille.  Agronome, il avait du temps pour sa nouvelle passion qui pouvait s'exercer dans les campagnes où il travaillait et qui allait faire son renom.  Ce qui me manqua le plus chez lui, c'était sa simplicité. Il était toujours souriant, heureux.  La gloire n'était pas arrivée à le changer.  Il m'inculpait un sens de la dignité et du respect des autres.  Un peu comme le laboureur et ses enfants.  Je sentis que nulle part ailleurs que par le travail, je ne trouverais la tranquillité.  Mon jeune âge a été baigné par sa grandeur d'âme et sa générosité, son sens du partage, de sa connaissance inspirée dans le domaine artistique. 

Je me souviens aussi d'une lettre écrite à son sujet par l'un de ses amis Camille Large, à un confrère M. Louis Vilaire, en 1972.  Dans cette lettre, M. Large notait que le temps n'avait point entamé son enthousiasme et sa bonne humeur, lui dont la première sculpture sur bois, exposée au Bureau du Travail fut une révélation pour le public de la Grand'Anse, son lieu de naissance. 

Le Prix Hors Concours obtenu en mai 1949 pour son oeuvre, La femme et le Serpent, lui valut une considération officielle de son talent.  Ce fut une consécration.  Je me laissais imprégnée de son talent et de ses succès.  J'étais fière non seulement de sa renommée, mais aussi de son charisme qui se répandait dans son alentour.  Cependant, il ne s'enorgueillit point.  Je le revois encore dans ses ateliers, prodiguant ses conseils à ces petits apprentis, émerveillés par le travail du Maître.

Ainsi s’encra en moi la notion du « service à autrui » pour me rendre heureuse à travers les autres.  Mon évolution auprès de lui m’apporta une richesse inestimable, celle du partage  et de la recherche de soi dans le travail.  « À ce compte, disait Camille Large à Vilaire, André Dimanche témoigne des possibilités de la race haïtienne ».  Il est vrai que la race haïtienne pouvait être fière de lui, car sa renommée n’était plus à faire.  Elle s’étendait en France, en Belgique, aux États-Unis, au Canada etc.  Un écrivain français eut à parler de son mérite à figurer dans n’importe quel Musée. 

Malgré ces flatteries venues de très haut, il n’osait jamais se montrer en public ou participer à des expositions hors du pays.  Combien de poètes et de journalistes louèrent ses œuvres.  Un de ses plus  grands admirateurs pour lequel il avait réalisé un buste, Andrew Sinclair, du Cambridge University, lui consacra une étude complète.  Que dire de son triomphe au Festival des Arts

Créatifs de Georgetown en Septembre 1972 quand il représenta honorablement l’Art haïtien.  Il faut le dire encore une fois, je ressentais chez lui une humilité sans feinte, une spontanéité, un enthousiasme et pas une marque d’égoïsme.

Son souci d’enseigner son art ou de partager son savoir lui importait plus que tous les honneurs.  C’est ce qui aujourd’hui inspire et m’oriente vers les besoins communautaires.  Il s’est si souvent laissé aller à son travail que la nourriture passait en second plan.  Son principe disait-t-il était : « Mens sana in corpore sano ».  Il alimentait ses connaissances spiritualistes de méthode de Yoga.   Je tiens de lui le goût d’être utile.  Et c’est avec la tête haute que je lui rends hommage en le remerciant pour ce qu’il m’apporta : l’essentiel, c’est-à-dire une éducation à travers son art qui m’ouvrit les portes de la communication.

Tout comme il sut donner des formes de vies aux  troncs d’arbres abattus, il me transmit un héritage qui fera son chemin jusqu’à passer à la postérité.  De la même façon qu’il su mettre à la disposition des jeunes apprentis son atelier de Baillergeau (Hauteur de Port-Prince) un gagne-pain, je continuerai son œuvre par mes liens avec la communauté dans laquelle j’ai choisi de ivre.  Que pouvais-je rêver de plus, que d’avoir un père dont la richesse de son art et l’expression de chacune de ses pièces ont su enrichir mon éducation. 

Initiateur d’un mode d’expression artistique dans lequel l’imaginaire devient réalité immédiate dans les formes, il fut l’artisan de sa propre réussite.  Sa lutte continuelle pour nous laisser ce qu’il avait de mieux « la richesse de son art », devenait le moyen de rester proche du peuple dans le sens le plus large du terme.  Il pourra avec ses 86 ans, rajeuni par la méditation, clamer de vive voix « j’ai été un homme », c’est-à-dire « un lutteur », pour paraphraser Camille Large.

Cette même lutte, je la continuerai pour perpétuer ce qu’il me donna dès ma prime jeunesse.  Tout comme lui, je montrerai à mes enfants que les valeurs essentielles ne s’acquièrent que par le travail.  Quelle que soit la voie empruntée dans l’art, la musique, le chant, la danse, la sculpture, la peinture, la communication etc.  Ils comprendront que ce sont les meilleurs chemins conduisant à l écoute de l’autre.  L’art influe tellement sur le comportement du peuple haïtien que malgré ses privations et ses souffrances, il sourit.  Le sourire étant le commencement de la paix, celle qu’il cherche encore dans lutte opiniâtre pour la démocratie. 

(Bibliographie : 1- Haïti, Première République Noire du Monde son Vrai visage. 2- Lettre de Camille Large à Louis Vilaire

Travail jugé excellent, captivant, senti et réfléchi.  Bien rédigé dit le Maître, M. Éric Mercier.  Enseignant de philosophie au Conservatoire LaSalle où je terminais mon Diplôme d’études collégiales.  Le texte est retranscrit comme il a été fait  et corrigé en 1988.

 

 

Marie Michelle Dimanche

Conteuse et animatrice en lecture (jeunesse),

auteure-compositeure-interprète

mimi03512@msn.com,

St-Jérôme Québec

Téléphone :   450-592-4622

 

P.S.  Je suis très fière de cette page que mon neveu, Patrick Noze, offre aux internautes pour honorer son père et son grand père.  Je le remercie d’avoir insisté pour que je publie ce texte qu’à fait paraître M. Aubelin Jolicoeur dans le Nouvelliste (Samedi 9 et Dimanche 10 avril 1988, p. 6), en guise d’hommage à mon père.  Aubelin découvrit très tôt le talent de papa et le soutenu tout au long de sa longue carrière
 



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